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Caractéristiques de Saturne
La
lenteur ou le temps qui passe, le renoncement, le renouvellement, la
contraction ou la consolidation, l'isolement et le silence, la
limitation ou le contrôle, l'introspection, la stabilité, les
expériences, les leçons de vie. Dans la tradition astrologique, cette
planète est appelée « le Grand Maléfique ».
Effets sur l'individu
La
rigueur et la réflexion, la prudence, la patience, l'esprit de
synthèse, le respect des Anciens, la résistance ou la persévérance, la
mélancolie, le scepticisme.
Au niveau de la santé, son action est calcifiante, durcissante,
coagulante. Saturne rigidifie et participe aux processus de scléroses,
d'obstructions et de fabrications de "pierres": les calculs. Cette
planète s'associe aux possibles rhumatismes, au rachitisme, et surtout
au vieillissement (dans le sens de l'usure corporelle et de la perte de
ses mouvements). Les pathologies marquées par Saturne sont lentes,
silencieuses et en rapport avec les refroidissements. A un niveau
mental, cette planète apporte dépression, anorexie ou schizophrénie.
Origine mythologique
Nous
pouvons relever trois civilisations méditerranéennes, plus ou moins
dans l'ordre chronologique, qui marquent encore l’astrologie moderne
par leurs légendes. Il est intéressant de constater des mythes
universels, malgré les différentes cultures antiques. Certains
astrologues pensent même que ces mythes structurent l’astrologie ainsi
que notre inconscient.
Mésopotamie
L’astre correspondant à notre Saturne actuel était appelé « kayamânu »
signifiant « le lent ». Cela avait plusieurs sens : la durée, la
persévérance, la pulsion de mort, le Grand Malheur. Mais il n’y a pas
assez de preuves pour rattacher cette planète à un dieu mésopotamien.
Cependant, l’hypothèse de faire correspondre le dieu Ninurta est
possible à travers son statut et son histoire, proche des récits grecs
ultérieurs. Ninurta possède déjà une position favorable et respectable
car le fils qui a fait la fierté de son père Enlil, père de nombreuses
divinités importantes, dont Nergal (Mars), dieu de la guerre. Ninurta
est donc le frère de Nergal et possède aussi des attributs guerriers.
La différence réside dans le fait de représenter aussi la chasse. Ses
attributs sont assez puissants : un arc, une flèche ainsi qu’une massue
magique. En effet, celle-ci peut bouger toute seule et parler. Il a
épousé Gula, déesse de la médecine et il est raconté qu’à travers elle
et d’autres divinités, il a appris quelques sortilèges de guérison. Il
lui a été aussi attribué un rapport avec les moissons. Ce dieu fut donc
très respecté voire craint par son caractère agressif, pouvant amener
le malheur à tout moment s’il remarquait un manque de dévotion.
Justement, il a suivi son père Enlil à l’apparition du déluge : Enlil
se trouvait perturbé par les humains de plus en plus nombreux et
désobéissants. Le déluge babylonien est très proche du scénario
biblique, comportant une arche avec des spécimens animaliers. Dans une
autre histoire, Zou, l’oiseau-tempête (un aigle pour certains) dérobe
les tablettes du destin. Celles-ci appartenaient à son père. Ninurta,
seul, part à la recherche de Zou. Il le retrouve et lui fracasse le
crâne. Par sa victoire, ces tablettes lui reviennent de droit. Ninurta
prend au fil du temps le rôle autoritaire de son père, un peu comme son
héritier direct. Il est donc apprécié pour son savoir concernant
le destin des hommes.
Égypte
Il n’existait pas de dieu similaire au dieu babylonien, donc à Saturne.
Les Égyptiens se sont tout de même inspirés des légendes de leurs pays
voisins.
Grèce et Rome
Une confusion a existé entre Kronos (Cronos), père de Zeus, avec
Chronos, divinité strictement relative au temps qui passe. Chronos est
représenté comme un vieillard doté de deux ailes noires ainsi que d’un
sablier. Le point commun entre Kronos et Chronos est familial
puisqu’ils sont demi-frères par leur mère Gaïa, déesse suprême de la
création de la Terre et de la naissance. Épuisée de constamment
féconder de nouveaux enfants, celle-ci demande à ses descendants de
tuer son mari, Ouranos (donc leur père), divinité du Ciel (Uranus).
Seul le plus jeune d’entre eux, Kronos, accepte ce défi. Gaïa lui offre
donc une faucille afin de retirer les attributs masculins d’Ouranos.
Victorieux contre son père, Kronos devient alors le maître du Ciel et
hérite du pouvoir paternel de connaître le destin, d’anticiper les
événements à venir. Cette ressemblance rejoint de près les fonctions de
Chronos, mais aussi de Ninurta. Or, ses humeurs changent quand il
reçoit la malédiction de son père : il sera lui aussi assassiné par son
sixième enfant.
Il devient le dieu plus moderne sombre et tyrannique, avec sa faucille
et son sablier. Il épouse sa soeur Rhéa, qui lui donne cinq enfants
(les futurs dieux de l’Olympe). Le sixième s’appelle Zeus et échappe au
cruel sort de ses frères et soeurs aînés. Kronos avale dans son ventre
ses cinq enfants les uns après les autres. Quant vient le tour du
nouveau-né Zeus, sa mère Rhéa accouche en cachette et confie Zeus en
lieu sûr. Elle place une pierre dans les langes du bébé, qui fut avalée
par Kronos, rassuré d’avoir pu briser sa malédiction. Zeus finit par
tuer son père par surprise, délivrant de même ses frères en les faisant
sortir du ventre de leur père. Dans certaines traditions religieuses
grecques, il n’y a pas de contraste entre Kronos et Zeus (le Grand
Maléfique contre le Grand Bénéfique) : les Grecs évoquaient un âge d’or
pour les hommes durant le règne de Kronos, un roi sage et bon, qui leur
autorisait une vie douce, sans se soucier du cours des saisons.
Cet aspect de Cronos sera repris plus tard par les Romains. Saturne
dieu assimilé à Cronos est à l’origine un dieu en sommeil. Il est plus
en rapport avec l’agriculture, le cycle des saisons. Les Romains
reviennent aussi au principe de la planète perçue par les
Mésopotamiens, un astre de la justice et du droit. La légende dit qu’il
est accueilli après sa chute par le dieu Janus, qui
résidait sur une colline de la future Rome. Saturne, lui, s’installe
sur le mont appelé plus tard le Capitole. Ces deux divinités finissent
par se confondre et Saturne obtient un attribut supplémentaire lié à
Janus : la maîtrise des temps, c’est-à-dire le dieu du commencement et
de la fin d’une époque. Les Romains voyaient en ce dieu un souverain
plus permissif et honoraient sa mémoire à travers des fêtes appelées
les Saturnales, quelques jours avant chaque solstice d’hiver. La
liberté y était le maître mot, ainsi les esclaves de l’époque pouvaient
se comporter comme leur maîtres. Le mois de janvier est en rapport au
dieu Janus, donc indirectement à Saturne. Ainsi, les Saturnales
correspondent aux fêtes de fin d’année.
Effets au niveau collectif
Les
administrations ou les ministères d'une nation, le monde savant et
scientifique, le conservatisme, l'attention portée sur les personnes
âgées et la transmission de leur savoir aux plus jeunes.
Correspondances corporelles
Le squelette, les cartilages, les articulations, les dents, les ongles, les cheveux, l'oreille interne, la fonction biliaire.
La caricature du type saturnien est de grande taille avec une
prédominance du système osseux sur les muscles. Il peut donc se tenir
courbé à l'allure d'un vieillard. Son visage est allongé, tout en creux
et en bosses, ses joues sont alors creuses. Il a le front bas, occupé
par des cheveux courts assez raides, bien noirs ou grisonnants. Les
sourcils, durs et saillants, accentuent l'enfoncement des yeux
d'expression inquiète ou sévère. Le nez est très long et fin, sinueux
de profil, presque sans narines. Les oreilles sont grandes et se
détachent du visage, comme pour mieux écouter. La bouche est pincée
avec des lèvres rentrées. La mâchoire est plus haute que large. Un cou
mince et squelettique laisse bien entrevoir la pomme d’Adam.
Exemple proche du type de cette planète, visage d’une célébrité :

Stromae
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